MULHOUSE / Des façades fortes derrière un rideau végétal apaisant
La vocation de notre proposition est de doter le quartier de la Mertzau d’un Hôtel de Police négociant au mieux insertion urbaine, paysagère et confidentialité du bâti. Le parti architectural tend à favoriser une insertion paysagère et urbaine respectueuse de son environnement. La densification végétale en limite parcellaire ainsi qu’en clôture permet une intégration végétale du bâtiment. La minéralité des façades émerge avec conviction derrière un rideau végétal apaisant.
L’opacité des façades en front de rue résulte de l’activité même du bâtiment. L’atmosphère sécurisante des façades n’est pas synonyme d’imperméabilité à l’éclairage naturel. Les espaces de travail bénéficient d’un apport généreux en lumière naturelle grâce à la « cinétique » des percements. La dimension environnementale du projet est assurée par l’insertion du bâti au sein de son contexte urbain mais également par des choix architecturaux garants d’une approche écologique efficace. Les façades sont appréhendées telle une carapace préservant le coeur de l’Hôtel de Police de toutes nuisances sonores et visuelles directes provenant de son environnement. Cette manière architecturale vise un confort acoustique et thermique efficace et également la réduction du taux d’ouverture sur les surfaces vitrées ; dans la logique de la RT 2005. La végétalisation des toitures complète le dispositif afin d’optimiser le confort thermique en limitant la consommation d’énergie. L’objectif est ici de tenter de libérer le projet de la façade rideau, se contentant d’un narratif linéaire et répétitif. Transcender les limites conceptuelles des yeux de la ville et impulser une lecture génératrice de paysage urbain, de territoire, au sein d’un environnement urbain pauvre en référent, tel est l’objectif du maître d’oeuvre. Le traitement “ cinétique ” des façades fait du bâtiment un élément urbain incontournable. La multitude des percements permet d’animer les fronts de rue. La présence de lumières polychromiques en façade (bleu, blanc et rouge) assure une mise en scène nocturne de l’édifice.
Dès lors, l’Hôtel de Police de Mertzau devient un élément esthétisant et repérable du quartier. L’équerre que forme le bâti en plan affirme son statut d’équipement public en dessinant calmement le devenir urbain du secteur. La sécurisation du site s’effectue grâce à la présence d’une clôture de 4m de hauteur. Afin de marquer une sensibilité à son environnement urbain, la clôture du bâtiment est constituée d’un tissage de tiges en inox investi à terme par la végétation. Le rythme des ramifications végétales ainsi que celui des façades en front de rue incite à la découverte. Le bâtiment se dévoile au fil de la pratique de l’espace public.
La prégnance végétale raconte le bâti. La pergola végétalisée de l’entrée principale nous rappelle que poésie et symbolique républicaine ne sont pas incompatibles. L’application rigoureuse des différentes orientations programmatiques – ainsi qu’un respect des règles d’urbanisme – garantit une fonctionnalité optimale du bâtiment tant au niveau des accès que de la desserte interne des espaces de travail.
L’adaptation du taux d’ouverture sur les façades en fonction des besoins des locaux (en apport de lumière naturelle notamment) témoigne de l’attention particulière portée au confort et au cadre de travail offert aux agents des forces de l’ordre. Rassurant par la minéralité du béton blanc, structurant par son implantation (parallèle au réseau viaire), sécurisant et repérable par son écriture, l’Hôtel de Police de Mertzau est bel et bien marqué du sceau de la République.
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